LOOKING FOR THE SUNNY SIDE OF CHET / CAPUCINE OLLIVIER


(Label : Durance / DUR 012010)

Capucine Ollivier : LeadVocal / Jean-Bernard Oury : Trumpet / 
Eric Barret : Sax / Xavier Rouvère : Acoustic bass / Alain Soler : Guitar
Enregistré et mixé au studio ECS à Château-Arnoux (04) les 10 et 12 décembre 2009


Chercher le côté ensoleillé de Chet Baker se pose de prime abord comme un défi insurmontable, et pourtant...


Si l’on sait se dégager de l’imagerie filmique et littéraire qui est désormais associée au musicien (de façon quasi indéfectible hélas) et que l’on réécoute ses disques sans préjugés, en particulier ceux en trio, on y trouvera quelques fois, souvent même - au regard du choix des standards joués par Chet, de par sa recherche du son, grave, chaud et rempli d’air, ciselant sans cesse un délicat contrepoint, affirmé dans un placement toujours pertinent - une lumière singulière, comme un sourire presque pudique à peine dessiné.


C’est de cela dont tient à nous parler ici Capucine Ollivier . Son hommage subtil au trompettiste se détache d’un univers jazzistique tristounet, trop souvent de rigueur. 


La symbiose est idéale avec les musiciens qui l’entourent tout au long des sept plages qui constituent l’album ; Alain Soler , Xavier Rouvère , Jean-Bernard Oury et Eric Barret servent au mieux les intentions projetées, alliant respect du style, inter-activité, surprises et volonté d’inscrire humblement leurs identités artistiques respectives.


Alors certes la chanteuse nous conduit sur des sentiers déjà balisés par Chet mais elle nous propose surtout une ravissante et jubilatoire vision artistique. 


Ainsi les scats que Capucine décline tout du long (sauf sur But not for me où il s’agit stricto sensu de celui de Chet, comme un hommage dans l’hommage, dédié cette fois au merveilleux improvisateur vocal) parfois de façon virtuose, avec toute la science musicale parfaitement maîtrisée dont elle dispose, nous invitent à un voyage plein de surprises qui sait se démarquer d’une tradition et d’un style parfois figés.


Les propos habilement tenus par tous dans cet opus (le second de la chanteuse) légitiment totalement un projet délicat, jamais inscrit dans de poncives évidences, et qui sait aller au bout d’une remarquable intuition.

En cherchant ici le côté lumineux de Chet Baker on trouvera là, certainement, celui de Capucine Ollivier.


Article mis en ligne le 7 mars 2010 par Jean-Pierre Aymé